En hiver, les températures baissent et peuvent avoisiner les zéro degrés. Cette chute entraîne un certain nombre de risques tel que l’hypothermie, les chutes… Le grand froid diminue, souvent insidieusement, les capacités de résistance de l’organisme. Comme la canicule, le grand froid peut tuer indirectement en aggravant des pathologies déjà présentes. Le froid affecte différemment chaque personne, selon qu’elle vit en ville ou à la montagne, au Nord ou au Sud de la France. Les risques sanitaires sont cependant accrus pour toutes les personnes fragiles (personnes âgées, nourrissons, convalescents) ou atteintes de maladies respiratoires ou cardiaques. Les personnes en bonne santé peuvent également éprouver les conséquences du froid, notamment celles qui exercent un métier en extérieur.
Qu’est-ce qu’un » grand froid » ?
C’est un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance, son intensité et son étendue géographique. L’épisode dure au moins deux jours. Les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée. Le grand froid, comme la canicule, constitue un danger pour la santé de tous. De simples gestes peuvent cependant minimiser les risques, il est notamment important de surveiller les enfants et les personnes âgées qui ne se plaignent pas toujours du froid.
Le froid demande des efforts supplémentaires à notre corps, le cœur bat à ce moment-là plus vite afin de lutter contre la baisse globale de température. Pour cette raison, il est par exemple important de limiter les efforts physiques.
DONC :
• Couvrez les extrémités de votre corps qui perdent de la chaleur tel que la tête, le cou, les mains et les pieds.
• Couvrez-vous le nez pour respirer de l’air moins froid.
• Portez plusieurs couches de vêtements avec par-dessus un coupe-vent imperméable.
• Mangez convenablement il limitez votre consommation d’alcool.
• Évitez de sortir le soir car il fait encore plus froid, adaptez votre conduite et limitez vos déplacements.
LES DIFFÉRENTS RISQUES :
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Les chutes :
Glisser sur le verglas est un risque majeur de l’hiver pour les personnes âgées. En cause : un mauvais équilibre ou une vision altérée. Pour prévenir le risque de chute : portez des chaussures adaptées offrant une bonne adhérence.
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Les accidents sports d’hiver:
Les blessures les plus fréquentes sont:
- La rupture du ligament croisé (29%).
- L’entorse du genou (28%).
- Les lésions de l’épaule (15%).
- Les lésions du rachis, thoras, bassin (12%)
- Les traumatismes crâniens (2,8%)
Quels sont les sports d’hiver où le risque est le plus élevé ?
- Le ski alpin représente 1/3 des accidents d’entorse du genou, soit 34% des accidents.
- Le snowboard est une pratique avec un risque d’accident élevé notamment pour les poignets avec 27%et seulement 6% pour l’entorse du genou.
- Le mini-ski, qui pourtant est un sport risqué à une fréquence d’accident plus faible.
- La luge peut causer de graves accidents, surtout à la tête et au tronc. 30% des accidents impliquent des enfants.
Comment prévenir ces maux ?
- Faites régler les fixations de votre matériel de glisse par un professionnel agréé. Attention si elles ne sont pas assez serrées, vous risquez de provoquer un déchaussement et un accident. A l’inverse, un ski trop serré entraîne un non-déchaussement en cas de chute et peut avoir les mêmes conséquences.
- Portez un casque pour protéger sa tête lors d’un accident, car il est prouvé que porter un casque permet de réduire la gravité des lésions liées à un choc à la tête. Les enfants et les seniors sont les plus sujets à ce type d’accidents (le taux de collision y est 1,3 fois supérieur aux autres âges).En cas de collision, les enfants sont, de par leur taille, plus touchés au niveau de la tête. Le port du casque, qui s’est considérablement généralisé chez les enfants de moins de 11 ans, se justifie également chez l’adolescent et l’adulte quel que soit son âge.
- Adaptez votre activité à votre niveau et votre condition physique. En fonction de votre appétence et de vos compétences, choisissez le sport d’hiver qui vous conviendra le mieux. Exemple : randonnée, raquette, ski de fond.
- Pratiquez une activité physique soutenue avant le départ pour les pistes, permet d’éviter certains accidents, vous pouvez ainsi faire travailler votre mémoire musculaire.
- Ne jamais skiez seul, en cas d’accident, vous aurez besoin de quelqu’un pour appeler les secours.
- Vérifiez bien la météo avant de partir. Skier dans des conditions climatiques douteuses est encore plus dangereux.
Adoptez une hygiène de vie : les efforts sont plus intenses en montagne, pensez à bien vous alimenter pour combler la dépense de calories ainsi qu’à vous hydrater suffisamment l’air sec de la montagne favorise la déshydratation.
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Protéger sa peau des rayons du soleil
- En montagne, les rayons du soleil sont moins filtrés par l’atmosphère qu’en plaine : la quantité d’UV augmente de 4 % tous les 300 mètres d’altitude. Même par temps gris, et quel que soit votre type de peau, une crème solaire avec un facteur de protection solaire supérieur à 30 est donc indispensable.
- Pour les peaux claires et les enfants, optez pour un indice de protection maximum (50 et plus) et renouvelez l’application toutes les 2 heures, voire davantage si vous transpirez. Pour les lèvres, sensibles au froid et au soleil, utilisez des sticks protecteurs.
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Protéger ses yeux des UV
La neige réfléchit 85 % des UV (contre 20 % pour le sable), pensez donc également à protéger vos yeux et ceux de vos enfants.
- En montagne ou en haute montagne sur les zones glacées ou enneigées, l’indice de protection 4 (le plus élevé) est impératif. Attention, la protection indice 4 est interdite pour la conduite automobile.
- En moyenne montagne ou par temps nuageux, l’indice 3 peut être suffisant. Dans tous les cas, privilégiez les modèles de lunettes enveloppants sur les côtés.
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Une hypothermie ou des engelures :
Elles doivent être signalés aux secours dès que possible.
• L’hypothermie
Lorsque la température du corps descend en dessous de 35°C, les fonctions vitales sont en danger. Difficile à détecter dès le début, l’hypothermie touche d’abord les plus fragiles : personnes âgées ou sous traitement médicamenteux, nourrissons. Les premiers symptômes: une prononciation saccadée, une difficulté à marcher, une perte de jugement, puis confusion
mentale, une perte de coordination des membres, un engourdissement progressif ,une perte de connaissance, puis un coma.
• Les engelures
Ces gelures superficielles de la peau doivent être traitées rapidement avant de dégénérer en gelures. La peau se colore en blanc ou en jaune-gris et devient anormalement ferme ou malléable. On ressent un léger engourdissement, mais pas de douleur dans cette zone. Non traitées, les tissus atteints deviennent noirs et peuvent se briser en cas de contact.
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La grippe saisonnière
L’hiver apporte son cortège de maladies aux personnes âgées plus vulnérables aux basses températures : grippe saisonnière, pathologies respiratoires (notamment la pneumonie)… Les autorités de santé publique recommandent aux seniors de se faire vacciner contre la grippe saisonnière et de privilégier une alimentation saine et équilibrée.
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Le trouble affectif saisonnier – « coup de blues de l’hiver »
En hiver, les personnes âgées, comme une bonne partie de la population, peuvent être sujettes au trouble affectif saisonnier : une baisse de l’humeur et de l’énergie, causée par la réduction de la luminosité dans la journée. Ouvrez les rideaux et persiennes en hiver pour laisser la lumière du jour pénétrer dans la maison. Il est possible aussi de recourir à la luminothérapie pour éviter de broyer du noir en hiver. Les personnes âgées ayant le sentiment de souffrir de dépression devraient consulter leur médecin traitant.
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Intoxication au monoxyde de carbone : un tueur silencieux
Chaque hiver, l’intoxication au monoxyde de carbone fait des milliers de victimes. Pourtant, connaître les quelques mesures préventives et les symptômes permet d’éviter cet accident domestique parfois mortel !
Invisible, inodore et indolore, le monoxyde de carbone intoxique chaque hiver 5 000 personnes, dont une centaine mortellement. D’autres victimes d’intoxication grave souffrent parfois de séquelles à vie, comme des migraines chroniques et des maladies neurologiques (trouble de la motricité, paralysie…). Or, près de 9 intoxications au monoxyde sur 10 surviennent dans l’habitat, avec pour premier coupable la chaudière (42% des cas).
C’est pourquoi chaque année il est fortement recommandé de faire vérifier ses installations de chauffage : chaudière, poêle, radiateur, cheminée, convecteur, groupe électrogène, chauffe-eau…
L’accumulation du monoxyde de carbone est en effet favorisée par :
- Un mauvais entretien ou réglage de ces appareils qui provoque une combustion anormale
- Une mauvaise ventilation du logement : pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées…
- Une vétusté ou une utilisation détournée de certains appareils
Comment prévenir une intoxication au monoxyde de carbone ?
- Avant chaque hiver, faire vérifier et entretenir ses installations de chauffage par un professionnel qualifié : chaudière, chauffe-eau, cheminée (ramonage des conduits), poêle…
- En cas d’arrêts intempestifs d’un appareil muni de dispositifs de sécurité, contacter un professionnel
- S’assurer auprès d’un expert qualifié de la bonne installation de tout nouvel appareil avant sa mise en service
- Respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion
- Ne jamais utiliser les chauffages d’appoint en continu, mais par intermittence uniquement
- Ne jamais se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, four, brasero…
- Installer les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments, et non dans des lieux clos
- Aérer chaque pièce tous les jours pendant au moins 10 minutes
- Ne jamais obstruer les entrées d’air et vérifier régulièrement que les bouches d’aération ventilent bien
Équiper son logement d’un détecteur de monoxyde de carbone ?
Des détecteurs permettent de mesurer la concentration de monoxyde dans l’air et déclenchent une alarme sonore avant que cette concentration ne présente un risque pour la santé.
Cependant, ces détecteurs ne suffisent pas à éviter les intoxications. La prévention des intoxications passe avant tout par l’entretien régulier des installations domestiques et la bonne ventilation du logement.
En cas d’achat d’un détecteur, choisir un appareil conforme à la norme européenne NF EN 50291 (référence qui doit figurer sur l’emballage).
Attention, un détecteur de fumée ne remplace pas un détecteur de monoxyde de carbone : ces deux détecteurs sont complémentaires.
Quels sont les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone ?
Maux de tête, fatigue, vertiges, nausées et vomissements… sont les premiers signes d’une intoxication au monoxyde de carbone, d’autant plus s’ils surviennent chez plusieurs personnes d’une même pièce, voire chez les animaux.
Face à ces symptômes ou en cas d’alarme de son détecteur de monoxyde, il est indispensable d’aérer la pièce, d’arrêter si possible les appareils à combustion et de quitter les lieux. Contacter ensuite le SAMU (15) ou les Pompiers (18). Ne pas réintégrer le logement avant l’intervention d’un professionnel.
En cas d’intoxication avancée, les victimes peuvent subir des pertes de connaissance, des troubles du comportement, de jugement ou de mémorisation. Pour les victimes d’intoxication très graves, les conséquences peuvent être des troubles neurologiques, cardiovasculaires et musculaires, voire un coma parfois mortel.
Selon le degré de gravité, les personnes intoxiquées sont hospitalisées ou placées en caisson hyperbare pendant quelques heures.
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Feu de cheminée
Un feu de cheminée est toujours impressionnant. D’autant plus qu’en cas de mauvais entretien du conduit ou d’une mauvaise manipulation, il peut se transformer en incendie et provoquer de gros dégâts. Et pas question de placer un tapis devant la cheminée, les possibles projections d’étincelles pourraient déclencher un incendie.
Par ailleurs, sachez que :
- depuis janvier 2016, la loi Morange impose l’installation de détecteurs de fumée dans les habitations ;
- un extincteur chez soi n’est pas obligatoire mais cependant fortement conseillé lorsque l’on a une cheminée ;
- une cheminée non ramonée est dangereuse, car les risques de feu sont accrus si le conduit est tapissé de suie ; aussi procédez à son ramonage 1 à 2 fois par an.
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Les dangers de la route :
La neige et le verglas rendent la conduite difficile pour les personnes âgées en hiver. Évitez de vous aventurer sur la route dans ces conditions. Si vous êtes contraints de sortir, préparez-vous : conduisez plus lentement, laissez la priorité aux engins de salages et utilisez des pneus neige si nécessaire et conservez des couvertures et de la nourriture dans le véhicule, au cas où il tomberait en panne
Sources
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
Agence nationale de santé publique
Institut de veille sanitaire (InVS)
sdis42
homiris
Ministère des solidarités et de la santé