SYNDROME DU BEBE SECOUE

Le Syndrome du Bébé Secoué, autrement dit le SBS est un traumatisme crânien grave. Il ne s’agit pas d’un accident mais d’un geste intentionnel extrêmement violent provoqué par un (ou plusieurs) secouement(s), avec ou sans impact.

Chez le bébé, le cerveau est en plein développement, les conséquences sont donc beaucoup plus graves qu’elles ne le seraient pour un adulte.

Les séquelles du cerveau sont importantes et souvent définitives. Elles peuvent être immédiates ou, plus sournoisement, apparaître lors de la croissance de l’enfant. Ses apprentissages de l’enfance sont durablement perturbés et c’est seulement à la majorité que l’on peut établir un bilan des séquelles résultantes des secouements infligés.

Il est important de préciser qu’il n’y a pas de portrait-robot type d’un « secoueur ». Un bébé est susceptible d’être secoué par un homme ET par une femme, et ce dans n’importe quelle catégorie sociale. La majorité des auteurs sont des hommes (environ 70% des cas déclarés).

La plupart du temps le bébé à moins de 1 an, et dans deux-tiers des cas moins de 6 mois. Selon les dernières études, les victimes ont majoritairement entre 2 et 4 mois (Haute Autorité de Santé – 2017 ; Campagne « Stop Bébé Secoué » – 17/01/2022).

Il y a des « facteurs risques » pour le bébé énoncés par la Haute Autorité de Santé (HAS) :

  • Sexe masculin
  • Prématurité ou complications médicales périnatales
  • Séparation mère/enfant en période néonatale
  • Grossesse multiple ou rapprochée
  • Grossesse non désirée
  • Pleurs inconsolables
  • Difficultés d’acquisition d’un rythme de sommeil régulier, troubles du sommeil
  • Difficultés alimentaires
  • Interventions antérieures des services sociaux

Les symptômes qui doivent alerter

Il est fondamental de protéger un bébé en diagnostiquant le Syndrome du Bébé Secoué afin d’en assurer une meilleure prise en charge et d’éviter la réitération de ce geste violent.

Voici une liste non-exhaustive de symptômes qui doivent vous alerter :

  • moins bon contact du bébé et modification de son tonus,
  • diminution de ses compétences (par exemple : il se tenait assis mais n’y arrive plus, etc.),
  • irritabilité prononcée,
  • léthargie,
  • trouble de la coordination,
  • extrême pâleur,
  • augmentation trop rapide du périmètre crânien,
  • bombement de la fontanelle,
  • vomissements en jet (non accompagnés de fièvre et de diarrhées),
  • convulsions,
  • arrêts respiratoires,
  • perte de conscience,
  • regard figé sans réaction aux stimuli.

Ces symptômes n’apparaissent pas tous chez un bébé victime de secouements. De même, certains de ces symptômes peuvent être liés à tout autre chose que les secouements. Dans tous les cas, il ne faut prendre aucun risque et aller consulter un professionnel de santé. En effet, « il vaut mieux prévenir que guérir », d’autant plus lorsqu’aucune guérison n’est possible.

Que faire dans l’urgence ?

Contacter les secours médicaux d’urgence en appelant le 15 ou le 112 (114 par SMS pour les personnes sourdes ou malentendantes) : un diagnostic et des soins précoces sont indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques.

  • En attendant l’arrivée des secours, si le bébé présente des convulsions ou s’il vomit, le placer sur le côté, en position latérale de sécurité.
  • S’assurer que le bébé n’a pas de fièvre et s’il en a, la prendre en charge.
  • Vérifier s’il n’a pas besoin de boire ou de manger, d’être changé, couvert davantage ou au contraire, moins couvert.

 

Le Syndrome du Bébé Secoué (S.B.S.) est une maltraitance encore trop méconnues en France. Il est donc primordial que tout un chacun sensibilise autour de lui et s’assure que s’il doit confier son bébé à un tiers, celui-ci soit également bien informé. La communication est le maître-mot pour lutter contre le S.B.S. et protéger des vies, en expliquant que quoi qu’il arrive ON NE SECOUE JAMAIS UN BEBE, cela peut le tuer ou l’handicaper à vie.

La sensibilisation au S.B.S

Afin de sensibiliser au S.B.S., et aboutir à une prévention efficace, il est primordial de rappeler qu’un bébé peut beaucoup pleurer dans les premiers mois de sa vie. Les pleurs lui permettent d’exprimer certains besoins, certaines douleurs et d’évacuer le stress accumulé dans une journée.

Pour calmer les pleurs de bébé, il est conseillé de :

  • lui parler et le bercer doucement,
  • lui donner à manger,
  • lui changer sa couche,
  • vérifier qu’il n’ait ni trop chaud, ni trop froid,
  • le masser,
  • lui donner un bain tiède.

Si les pleurs persistent et vous semblent anormaux, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.

Si vous vous sentez exaspéré par les pleurs incessants du bébé, il est conseillé de mettre le bébé en sécurité (dans son lit notamment) et de quitter la pièce sans attendre pour retrouver votre calme.

Se sentir parfois dépassé est humain, cela ne fait pas de vous un mauvais parent ou un mauvais professionnel de la petite enfance. En revanche, un bébé est en danger dans les bras d’un adulte excédé. Passez le relai autant que vous le pouvez en contactant un proche ou un voisin.

Le 17 janvier 2022 marque un tournant historique pour la sensibilisation au Syndrome du Bébé Secoué : le gouvernement français lance une campagne à destination du grand public. Ce projet est notamment porté par Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance. Le #stopbébésecoué (lancé par notre association aux prémices de la prévention et de la naissance de notre page Instagram) a été repris pour cette campagne.

Sources : Syndrome du Bébé Secoué – Association Stop Bébé Secoué (stopbebesecoue.fr)Journée Nationale du Syndrome du bébé secoué, le 5 avril (journee-mondiale.com)

 

Laisser un commentaire