En France, toute personne est considérée comme consentante au don d’éléments de son corps en vue de greffe si elle n’a pas manifesté d’opposition de son vivant (loi de bioéthique de 1994, révisée en 2004). Si l’on est opposé au don d’organes, il faut le dire à ses proches ou s’inscrire sur le registre national des refus. Avant d’entreprendre tout prélèvement, les équipes médicales consultent ce registre pour s’assurer que le défunt n’y est pas inscrit. Si son nom n’y figure pas, l’équipe médicale se tournera toujours vers les proches pour s’avoir si le défunt s’était opposé de son vivant au don d’organes.
Si l’on souhaite donner ses organes
Vous pouvez laisser une trace écrite comme une carte de donneur d’organes ou un mot. Cette démarche peut vous aider à consolider votre engagement ou à en discuter avec vos proches. Mais elle n’a aucune valeur légale. Carte ou non, l’équipe médicale consulte toujours les proches avant d’envisager tout prélèvement pour s’assurer que le défunt n’avait pas manifesté d’opposition de son vivant ou bien qu’il avait confirmé son accord de son vivant. Au mieux, la carte peut faciliter le dialogue avec les proches. Il faut savoir qu’un parent, un enfant, un conjoint qui n’a pas été psychologiquement préparé à comprendre et accepter ce don d’organes peut mal le vivre.
Si l’on ne veut pas donner ses organes
Que vous soyez ou non favorable au don de vos organes après la mort, il faut dire votre choix à vos proches.
Si vous êtes opposé à tout prélèvement d’éléments de votre corps après votre mort, vous pouvez également vous inscrire sur le registre national des refus. Ce registre a une valeur légale : si votre nom y figure, aucun prélèvement ne sera pratiqué. Quand une équipe médicale fait face à un donneur d’organes potentiel, elle consulte systématiquement ce registre et elle arrête immédiatement les démarches de prélèvement si son nom apparaît.
S’inscrire sur le registre national des refus n’est pas obligatoire, mais c’est une assurance que sa volonté sera respectée.
Pour les personnes qui souhaitent effectuer ce geste, beaucoup de questions concernent la période entre le don et la greffe. A noter que tout décès n’aboutit pas nécessairement à un prélèvement. « Seulement 1% des décès intervenus à l’hôpital présentent les conditions qui permettent d’envisager un prélèvement d’organes en vue de greffe », explique l’Agence de la biomédecine. En fonction de l’état des organes, il est possible de prélever le cœur, les reins, les poumons, le foie, des parties de l’intestin mais aussi des tissus (cornées, os, valves cardiaques, artères, de la peau…). Lorsque la procédure de prélèvement est mise en place, chaque minute compte et les délais dépendent de l’état de l’organe.
L’anonymat et la gratuité
Selon la loi de bioéthique, le don d’organes est anonyme et gratuit. Ces principes garantissent l’équité du système et préservent les familles dans leur travail de deuil. La gratuité signifie que toute rémunération en contrepartie du don d’organes est interdite. L’anonymat signifie que le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande à l’équipe médicale qui l’a suivie.
Combien de temps s’écoule entre le prélèvement et la greffe ?
« Entre le moment où l’organe est prélevé et le moment où il est greffé, il ne faut pas dépasser 3 à 4 heures pour un cœur, 12 à 18 heures pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon, 24 à 36 heures pour un rein », précise l’Agence de biomédecine. Après le prélèvement, les organes sont placés dans des glacières où la température ne dépasse pas 4 °C, et chacun prend immédiatement le chemin de l’hôpital où l’attend son receveur. Les tissus (os, artères, valves cardiaques, veines, tendons, ligaments) sont quant à eux conservés dans des banques de tissus, dans de l’azote liquide à -196 °C.
En cas de don de son vivant (rein, lobe de foie), l’hospitalisation dure de 3 à 10 jours selon le type d’intervention et aucun traitement médicamenteux ou régime n’est nécessaire après l’opération, mais un suivi médical des donneurs est assuré par l’Agence de biomédecine.
Les règles d’attribution des organes
Pour bénéficier d’une greffe, les malades sont inscrits par leur établissement de santé sur une liste nationale d’attente gérée par l’Agence de la biomédecine : c’est elle qui organise et assure leur répartition. « Les règles d’attribution des organes permettent d’assurer une répartition la plus équitable possible tout en recherchant le meilleur receveur. Ces règles appelées « score » tiennent compte des contraintes techniques liées au prélèvement, au transport des organes et au maintien de la viabilité du greffon », souligne-t-elle. L’attribution des organes dépend donc des priorités médicales et d’un certain nombre d’autres critères, notamment la distance entre le centre de prélèvement et le centre de greffe.
Certains patients de la liste d’attente sont d’emblée considérés comme prioritaires : les enfants, les receveurs dont la vie est menacée à très court terme et ceux pour lesquels la probabilité d’obtenir un greffon est très faible du fait de caractéristiques particulières. Parmi les malades qui peuvent être amenés à recevoir un jour une greffe d’organes se trouvent les personnes atteintes de malformation cardiaque, de mucoviscidose, d’insuffisance rénale terminale ou de certains cancers. Selon les chiffres de l’activité de greffe de l’année 2017, plus de 75% des personnes greffées vivent bien avec leur greffon après 10 ans et en France, plus de 57 000 personnes vivent actuellement avec un greffon fonctionnel.
Source : france ADOT,