Journée Mondiale du Trouble bipolaire

La Journée mondiale des troubles bipolaires (qui touche 1 à 2,5 % de la population en France, soit entre 650 000 et 1 600 000 individus) est célébrée le 30 mars, jour de l’anniversaire du peintre néerlandais Vincent van Gogh, diagnostiqué à titre posthume comme porteur probable de la maladie.

QU’EST-CE QUE LA BIPOLARITE?

 

Une personne présentant un trouble bipolaire vit ses émotions avec une intensité démesurée et elle a parfois du mal à les maîtriser. Par exemple, la personne peut vivre les événements de sa vie quotidienne avec une profonde tristesse ou un sentiment de bonheur extrême.

La personne présentant un trouble bipolaire passe par des périodes durant lesquelles son humeur est très différente. Ces périodes sont appelées « épisodes ». La fréquence, la durée et l’intensité de ces épisodes peuvent varier d’une personne à l’autre. La personne peut ainsi avoir de la difficulté à remplir ses obligations professionnelles, familiales et sociales. Les épisodes peuvent toutefois être entrecoupés de périodes où l’humeur est « normale ».

Les deux types d’épisodes caractéristiques du trouble bipolaire sont les suivants :

Signes et symptômes

Un épisode de manie se reconnaît à la présence continuelle, pendant au moins une semaine, de plusieurs des signes et symptômes suivants :

  • sentiment de bonheur et de plaisir très intense ou, au contraire, d’irritabilité excessive;
  • hyperactivité, agitation et énergie débordantes;
  • estime de soi démesurée ou idées de grandeur. Par exemple, sentiment exagéré de son importance, de son pouvoir, de son savoir, de son identité ou de ses relations privilégiées;
  • plus grande communicabilité (désir de parler). Par exemple, la personne parle sans arrêt, coupe la parole aux autres;
  • augmentation importante du nombre d’activités professionnelles, scolaires, sociales ou familiales;
  • diminution du besoin de dormir. Par exemple, la personne peut se sentir reposée après seulement 3 heures de sommeil;
  • accélération de la pensée. Par exemple, la personne ressent un trop-plein d’idées ou se perd parfois dans ses idées;
  • grande distraction. Par exemple, la personne est incapable de fixer son attention sur un sujet;
  • comportements à risque qui procurent du plaisir. Par exemple, des achats impulsifs, des investissements financiers risqués ou hâtifs, des comportements sexuels à risque.

Un épisode de dépression se caractérise par la présence continuelle, pendant au moins deux semaines, de plusieurs des signes et symptômes suivants :

  • grande tristesse. Par exemple, la personne pleure souvent;
  • importante perte d’intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales;
  • fatigue;
  • manque d’énergie ou grande agitation;
  • problèmes de sommeil : la personne dort trop ou pas assez;
  • diminution ou augmentation de l’appétit, pouvant causer une perte ou un gain de poids;
  • sentiment de culpabilité ou d’échec;
  • diminution de l’estime de soi;
  • difficulté à se concentrer sur une tâche;
  • difficulté à prendre des décisions;
  • pensées suicidaires.

Ces signes et symptômes entrainent des difficultés à fonctionner dans la vie de tous les jours.

Une personne peut perdre le contact avec la réalité et avoir des symptômes associés aux troubles psychotiques pendant un épisode de dépression ou, plus fréquemment, en période de manie. Elle peut par exemple entendre des voix ou avoir des idées délirantes.

La fondation Fondamental souhaite améliorer le diagnostic et la prise en charge de ces patients grâce aux avancées scientifiques.

Neuf ans. C’est en moyenne le temps écoulé entre l’apparition des premiers symptômes de la bipolarité et l’instauration d’un traitement adapté.

A l’occasion de la journée mondiale des troubles bipolaires, la cohorte de scientifiques de la fondation Fondamental alerte sur les conséquences d’un retard de diagnostic. Maladie mentale chronique, ces troubles se caractérisent par une alternance entre des phases d’excitation et de dépression.

Ils toucheraient entre 1 et 2,5% de la population, apparaissent généralement au cours de l’adolescence ou au début de l’âge adulte et persistent toute la vie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la classe au 5e rang des maladies mentales les plus handicapantes, d’autant que le taux de mortalité chez ces patients est deux fois supérieur à celui de la population générale. La maladie peut en effet s’accompagner de comorbidités telles que le cholestérol, l’hypertension, l’obésité, aggravés par la surconsommation d’alcool et de drogues. Sans oublier le risque augmenté de tentative de suicide, pour un patient sur trois. Résultat, la fondation Fondamental évalue à treize ans la perte d’espérance de vie pour les personnes concernées.

Les promesses du lithium

Pour espérer voir un jour ces chiffres baisser, la fondation travaille au développement d’outils pour mieux connaître et faire connaître cette pathologie.

La recherche scientifique avance à ce sujet ; douze centres experts dédiés ont obtenu des résultats prometteurs, notamment au sujet du lithium, traitement de référence du trouble bipolaire depuis 75 ans.

Par ailleurs, 10% des femmes auraient débuté un trouble bipolaire par une dépression du post-partum (après la naissance de leur bébé) mais avec une forme moins sévère de la maladie et un taux moindre de tentatives de suicide par rapport à celles ayant débuté un trouble en dehors de cette période. « Ces résultats soulignent la nécessité d’un repérage précoce afin d’offrir au plus vite une prévention et des soins adaptés », indique Fondamental.

Le rôle du système immunitaire

Les études scientifiques ont également permis de comprendre un peu mieux l’origine de la maladie grâce à la recherche de biomarqueurs. Parmi eux, le système HLA (Human leukocyte antigens), impliqué dans l’activation du système immunitaire. Ces recherches ont montré un lien entre dysfonctionnement de la réponse immunitaire et troubles psychiatriques, notamment la bipolarité. Cette découverte permettra d’envisager un diagnostic plus précoce chez les sujets à risque.  La journée du 30 mars sera l’occasion de présenter l’avancée des recherches, les nouveaux parcours de soins et de mieux comprendre les contours de la maladie.

 

 

Source: informations.handicap.fr / www.quebec.ca

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