Depuis le 15 janvier dernier, il n’est plus possible de trouver dans les rayons des pharmacies, de l’aspirine, du Doliprane ou encore de l’Advil. Ces médicaments disponibles sans ordonnance sont placés derrière les comptoirs , et ce, afin de « favoriser le bon usage » de ceux-ci, a annoncé mardi l’Agence national de sécuritédu médicament (ANSM). Cela va aussi renforcer « le rôle de conseil du pharmacien auprès des patients qui souhaitent en disposer sans ordonnance », a déclaré l’ANSM, dont la décision intervient après un avis en ce sens émis début octobre.
« Cette mesure s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’Agence pour sécuriser l’utilisation de ces médicaments, notamment l’arrivée dans les prochains mois d’un message sur les boîtes des médicaments contenant du paracétamol afin d’alerter sur le risque pour le foie en cas de surdosage », a fait valoir l’ANSM dans le communiqué publié sur son site. Ces médicaments sont les plus utilisés en automédication comme antidouleur ou antifièvre chez les adultes et les enfants, selon l’ANSM.
Mésusage toxique pour le foie et les reins
« Ce sont des médicaments très utilisés, c’est bien que les patients puissent y avoir accès, mais il faut faire le maximum pour qu’ils soient utilisés correctement », dit à l’AFP le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments antalgiques à l’ANSM.
Mal utilisé, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie, susceptibles de nécessiter des greffes (1re cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France) ou de provoquer la mort.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent provoquer des complications rénales ou des infectieuses graves. Ils sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6e mois de grossesse.
En cas de douleur et/ou fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux, l’ANSM rappelle aux patients et aux professionnels de santé de privilégier l’utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage :
- Prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possible. Respecter la dose maximale par prise, la dose maximale quotidienne, l’intervalle minimum entre les prises et la durée maximale de traitement recommandée (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l’absence d’ordonnance)
- Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)
- Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)
En cas d’utilisation d’un AINS :
- Utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte
- Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
- Eviter les AINS en cas de varicelle
- Ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre
- Ne pas prolonger le traitement au-delà de 5 jours en cas de douleur
- Ne pas prendre deux médicaments AINS en même temps
L’ANSM rappelle qu’il faut privilégier le paracétamol dans un contexte d’infection courante (angine, toux) : prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possible, pas plus de 3 jours pour une fièvre, 5 en cas de douleur, en respectant les doses maximales (pour un adulte, 3 grammes par 24 heures, espacés de six heures).
Quant aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’ANSM prodigue les mêmes conseils, tout en ajoutant qu’ils doivent être évités en cas de varicelle. Par ailleurs, l’avertissement « surdosage = danger » devrait s’imposer d’ici au printemps prochain sur toutes les boîtes de paracétamol, indique l’ANSM
source: ANSM